Je ne sais pas de quoi l'à venir est fait. Je ne le sais vraiment pas. Je puis, certes, supposer certaines choses à son sujet. Mais si j'associe à cette supposition de la peur ou de l'espoir, alors cela veut dire que ce mouvement de la pensée est une tentative de dénier le fait que je ne sais pas. Cette ignorance est, en soi, une bénédiction. L'à venir n'existe pas en soi. Il n'existe que comme supposition, construction mentale, projection. Donc accepter mon ignorance quant à l'à venir c'est accepter de ne pas ajouter de projection à ma perception du Réel. C'est accepter que le Réel (Dieu, l'Autre) se montre à moi tel qu'il est.
L'ignorance est la condition d'ouverture du coeur. Car si je sais qui tu es, cela signifie que je suppose de toi certaines choses, la première étant que ton à venir dépend de ton passé. Je ne connais de toi que ton passé. J'ignore tout de toi maintenant et à l'à venir. Et si j'accepte cette ignorance, si j'accepte de ne rien supposer de toi, alors je t'offre l'espace de mon coeur où tu peux te montrer à moi tel(le) que tu es, comme au tout premier jour de notre rencontre.
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