Tcheu quelle saison ! Bon, suite à ma plongée dans la Matrice Obscure, et après avoir subi, des mains de Kâli, une manoeuvre chiropraxique directement appliquée à l'âme, deux trois os se sont remis dans l'axe, et l'énergie flue, tonitruante. Amplification sensitive. (1) Possibilité de plonger dans le coeur du Réel, de toucher la matérialité du Monde avec une lenteur/profondeur inhabituelle. (2) Zoom de la grille spatio-temporelle : un kilomètre sépare le pouce et l'index de ma main droite, six ans séparent deux syllabes de n'importe quel mot prononcé. Je me vois totalement lourd/statique et en même temps, amplement spacieux. Paradoxe de l'esprit incarné.

Comment faire tenir un esprit aussi grand dans un corps aussi petit ? Claustrophobie. Désespérance : les débordements de l'âme hors de l'ici-maintenant se nomment désir, espoir, regret, nostalgie, volonté, colère ... C'est une question de tempo. Apprentissage donc, dans ce premier quart de l'hiver, du ralentissement de la fonction mentale au point où la lumière devient obscurité. J'y gagne de la solidité, de la profondeur. Le corps est fiable. La sensation dé-fantasmée est une référence fixe qui ne dépend d'aucune construction mentale. On demande au Bouddha quelle est la preuve de ce qu'il avance. Il touche le sol et répond : "cette terre, saine et solide, est ma preuve".
Heureuse de ton retour parmi les hommes ! Et dire que l'on est comme cela enfant, sans le savoir...
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