07 décembre 2008

Electric Peace-Maker

Je lis cet article paru dans Le Monde concernant le traitement électrique de certaines affections mentales. Un électrode inséré dans la zone adéquate du cerveau et reliée à un pacemaker permet, en stimulant la zone ciblée avec un voltage dûment calculé, d'affecter les symptômes de la compulsion obsessionnelle. C'est une forme subtile, non destructive, de lobotomie. Les résultats encourageants permettent d'envisager une généralisation du procédé à d'autres types d'affection. Si la méthode est moins intrusive que la pure ablation, le langage utilisé dans cet article, néanmoins, contrebalance un peu cette faiblesse. Je souligne en particulier les termes : "formes rebelles d'épilepsie" et "la stimulation cérébrale profonde pourrait aussi s'attaquer". Qu'une affection soit rebelle ? Rebelle à quoi ? Ou à qui ? Quel ordre est-il mis en doute par cette rébellion ? Cette façon d'envisager la question n'est-elle pas un petit peu ... excessivement ... dualiste ? Je frémis par ailleurs en songeant à la manière dont les spécialistes chinois dont on parle plus bas ont su glaner leurs renseignements. Et l'ironie qu'exsude l'euphémisme "plus ou moins respectueux des règles éthiques occidentales" arrache à mon visage un sourire ... jaune.
D'autres indications sont d'ores et déjà très sérieusement à l'étude, en France ou à l'étranger. "Il s'agit notamment des tableaux dépressifs sévères ou de formes rebelles d'épilepsie, précise M. Benabid. Cela concerne aussi des crises hautement douloureuses dites de "migraines en grappe", qui affectent de manière récurrente des personnes présentant alors des déformations du visage."

La stimulation cérébrale profonde pourrait aussi s'attaquer, sur la base de résultats expérimentaux obtenus sur des rongeurs et des singes, à des pathologies contemporaines répandues telles que la boulimie et l'anorexie. Les résultats de travaux chinois, plus ou moins respectueux des règles éthiques occidentales, concernant le traitement de formes sévères d'addiction, commencent même à circuler dans les cénacles des spécialistes.

2 commentaires:

  1. Oui,indeed, cet article est truffé d'agressivité ! A quand une manifestation "A bas les virus et les maladies" ?

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  2. Ou "Cellule Anti Terrorisme Viral". Vouloir traiter le fou par cautérisation du symptôme, c'est comme extirper un furoncle sans se demander si le corps qui l'a fabriqué est malade, c'est comme dévisser la petite lampe rouge qui clignote sur le tableau de bord d'une centrale nucléaire, en se disant que, si ça ne clignote plus, c'est que tout va bien ... (la métaphore n'est pas de moi mais de E.VanDenBogaert, médecin aux méthodes hétérodoxes qui s'est fait méchamment dévisser de l'ordre des médecins parce qu'il clignotait trop fort).

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