Le Vérificateur Perpétuel est un personnage sévère aux sourcils froncés, dont la fonction est de vérifier en permanence la validité des contrastes fond/forme. C'est aussi le Ministre de l'Intérieur de l'ego, chargé de définir et d'appliquer les lois de l'immigration, qui promet à l'ego de n'être pas confondu avec l'Autre. Dans Castaneda, Don Juan y fait référence en parlant de la fonction dite de l'inventaire, soulignant qu'elle est très utile, car elle permet de vérifier la cohérence de toute structure, mais qu'il est inutile, voire pénible, d'en faire usage en permanence. Un inventaire de temps en temps devrait suffire. L'ego quant à lui soutient sa propre cohérence en l'effectuant sans discontinuer.

Il y a un double paradoxe. Puisque l'existence du bonheur (de l'accomplissement, de la réalisation, de l'ouverture) est basée sur l'existence de flux dont la densité est infiniment inférieure à celle des machines de contrôle utilisées par le Vérificateur, rien ne permet à ce dernier de savoir si le bonheur existe dans un lieu donné, ni à quel degré d'intensité, etc ... Mais il tente néanmoins d'utiliser ses machines pour mesurer la présence et la fluidité des flux. Or il lui est impossible de mesurer un flux. Il ne peut que lui offrir une résistance, et mesurer la pression du flux contre cette résistance. La tension musculaire est un très bon moyen de créer une telle résistance. Le problème, c'est que cette résistance ralentit le flux : par l'acte même de mesurer, la mesure devient inexacte. Le Vérificateur envoie dès lors un message à l'ego concernant le ralentissement du flux, et l'ego réagit en commandant au Vérificateur une mesure plus profonde - afin d'être sûr - ce qui ralentit le flux derechef, etc, jusqu'au blocage complet du mécanisme. En fait, la volonté de vérifier que le bonheur existe est incompatible avec l'existence du bonheur lui-même.
De cela découle l'autre aspect (inversé) du paradoxe. Lors du processus d'ouverture et de dissolution de l'ego, advient le moment où le Vérificateur est objectivé, càd, détaché du noyau de notre identité. Nous pourrions être étonné du soudain ensoleillement du paysage, de la soudaine transparence du plafond de nuages. Mais il nous est impossible de vérifier ce sentiment, puisque le Vérificateur a stoppé son activité obsessionnelle. Nous somme pris entre le constat d'un bonheur nouveau et l'incertitude quant à son existence réelle. Le Vérificateur, soudain pris d'angoisse quant à son incapacité d'accomplir sa tâche, peut réagir en un spasme réflexe et reserrer quelque sphincter. Notre capacité à ne pas nous reserrer est la condition de notre bonheur (et curieusement, cette idée me fait sourire (pour une raison qui m'échappe)).
Moi, je comprends le Vérificateur Universel de ne pas vouloir être confondu avec Sarkozy :-)
RépondreSupprimerAh mais je refuse ABSOLUMENT d'être confondu avec Sarkozy. Non je rigole. Il m'a l'air assez sympathique le gaillard, avec ses yeux de chiot masochiste et son air de biais. Et puis il doit être vachement courageux, pour se marier avec un lézard : on ne sait jamais comment ça réagit ces bestiaux là ... un coup de dents et clac !
RépondreSupprimerLu dans Marie-Claire, itw de Carla : "Nicolas n'est pas fébrile, il est tout simplement vibrant de passion et d'émotions. Rassurez-vous, ç un homme qui sait se détendre...".
RépondreSupprimerMais je m'éloigne du sujet !
salut et bravo pour le ton des sujets.
RépondreSupprimer...c'est tout à fait par hasard que j'ai abouti sur ton blog.
Merci Jigé, et ... merci le hasard :-)
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